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Comment ça fonctionne ?
Vue d'ensemble
Un sol vivant est un sol dans lequel sont présents des êtres vivants, comme de tout petits animaux (collemboles, acariens, cloportes...), des micro-organismes (bactéries, champignons), des vers de terre.
Cette faune va travailler le sol et décomposer la matière organique déposée en surface (feuilles mortes, paillis) et les racines mortes.
Ce faisant, les éléments nutritifs contenus dans la matière organique (azote, phosphore, potassium, magnesium, ...) deviennent accessibles aux plantes.
Incorporée au sol, la matière organique donne un humus stable, précieux parce qu'il libère progressivement les éléments nutritifs dont les plantes ont besoin, stocke l'eau et la restitue au fur et à mesure, amortissant l'impact des inondations et des sécheresses.
L'humus
L’humus est la couche supérieure du sol créée et entretenue par la décomposition de la matière organique, principalement par l'action combinée des animaux, des bactéries et des champignons.
L’humus est une matière souple et aérée, qui absorbe et retient bien l'eau, d'aspect foncé (brunâtre à noir), à l’odeur caractéristique (une odeur de sous-bois pour l'humus forestier).
L'humus se distingue du compost par son origine naturelle, mais partage avec lui beaucoup de propriétés, notamment sa capacité à retenir l'eau et les nutriments des plantes.
Au lieu d'être entrainés en profondeur dans le sol (vers la nappe phréatique) lors des longues périodes de pluie, les nutriments (azote, potassium, phosphore, etc...) restent disponibles pour les plantes et sont restitués progressivement par la minéralisation lente et régulière de l'humus.
L'humus est précieux parce qu'il stocke l'eau comme une éponge et permet de limiter les inondations d'une part, et parce d'autre part il permet de restituer progressivement cette eau aux plantes en période de sécheresse.
L'humus est précieux parce qu'il stocke du carbone et réduit la quantité de CO2 dans l'atmosphère, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique.
La création d'humus dans le jardin est favorisée en premier lieu par le paillage nutritif du sol, et éventuellement par l'apport de compost.
Les vers de terre
Les vers de terre sont très précieux pour créer un sol fertile.
Laboureurs infatigables, ils travaillent la terre bien mieux que n'importe quelle bêche ou motoculteur.
On distingue trois grandes catégories de vers :
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les vers épigés ou "vers du fumier" dont l'espèce la plus connue est Eisenia foetida.
Ils vivent dans la litière de surface et ne creusent pratiquement jamais le sol. On les reconnaît à leur petite taille et à leurs anneaux alternativement rose clair et rouge vif.
On les utilise pour faire du lombricompost. -
les vers endogés, qui vivent en permanence dans le sol et creusent des galeries horizontales
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les vers de terre proprement dits - nos lombrics bien connus - encore appelés vers anéciques.
C'est en partie dans leur tube digestif que se fabrique le complexe argilo-humique, mélange de l'argile récupérée en profondeur et de l'humus produit dans la partie haute du sol.
Ils restent actifs presque toute l'année.
Les turricules, les rejets des vers de terre que l'on observe à la surface du sol, renferment beaucoup d'éléments fertilisants (azote, phosphore).
Les bactéries
Les bactéries aérobies sont des micro-organismes essentiels à la vie du sol car elles décomposent (ou minéralisent) la matière organique pour rendre les nutriments (azote, phosphore, potassium...) assimilables par les plantes.
Les bactéries aérobies sont très fragiles.
Pour vivre et se démultiplier, elles ont besoin de l'oxygène de l'air (O2).
Un sol sans aération parce que tassé, compacté ou engorgé d'eau ne leur permet pas de trouver l'oxygène nécessaire à leur survie.
Elles ont aussi besoin d'eau, d'azote (N), de potassium (K) et d'oligo-éléments.
On veillera donc à favoriser la vie de ces bactéries si précieuses à la vie du sol, en particulier en s'assurant que le sol est bien aéré et humide.
Les champignons
Ce qu'on appelle couramment champignon n'est en fait que la « fructification » temporaire d'un organisme à caractère plus durable, dont la partie souterraine s'appelle le mycélium.
Les champignons sont extrêmement précieux car ce sont les seuls capables de transformer la lignine du bois en humus, essentiel à la fertilité du sol.
Il se produit également une symbiose entre des champignons et les racines des plantes, appelée "mycorhize" : la plante autorise les filaments du champignon à s’insinuer au coeur même de sa racine, pour échanger les sucres de la photosynthèse contre les minéraux et l’eau que le champignon est allé prospecter au plus profond du sol !
Les engrais chimiques
Les engrais chimiques (ou de synthèse) sont à proscrire en permaculture car ils détruisent la vie du sol et polluent l'environnement.
Sous forme liquide ou en granulés, les engrais chimiques apportent principalement de l'azote (N), du phosphore (P), du potassium (K).
Le problème est qu'une fois ces engrais apportés au sol, une quantité considérable reste inutilisée par les plantes et se retrouve dans les rivières et les nappes phréatiques (nappes d'eau en sous-sol) ce qui provoque une pollution (pollution dûe aux nitrates notamment).
Par ailleurs, la matière organique est minéralisée trop rapidement, la faune du sol et le processus de création d'humus sont affectés négativement.
La fabrication d'engrais azotés requiert beaucoup de gaz et la perte de la matière organique causée par les engrais chimiques se traduit également par des émissions de CO2, contribuant au dérèglement climatique.